Une sorte de Forum !

Dans le journal, nous avions commencé à répondre à des cas, à des situations.
Ici, nous disposons d'un outil plus important. Bon, tout dépend de la fréquentation du site, d'accord. Mais plus il sera intéressant, plus de gens s'y intéresserons ! CQFD !
Donc, nous entamons cette rubrique. Pour amorcer la pompe, nous redonnons le cas et la réponse que nous avions donné dans le N°7.
Proposez des "cas", des "questions", des "demandes"... nous les incluerons dans cette page avec les réponses. Les nôtres et celles des internautes.
Envoyez vos demandes et vos réponses à : les_appaches@libertysurf.fr
 
 

Un enfant perturbant
Les activités et les autistes
Demande de tests
Mémoire sur la violence
Prise en charge infirmière
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Ismaël

Un enfant autiste, vient deux jours par semaine dans un groupe d'IME (le reste du temps il va en HJE) et durant ces deux jours, toute la vie du groupe est chamboulée.

Ismaël passe sa journée à secouer des objets dans une boîte, ce qui fait beaucoup de bruit. Si on le laisse faire, cela perturbe le "groupe de travail" dont les activités ne l'intéressent pas du tout. Si on l'interrompt, cela déclenche une colère démesurée et il s'en suit hurlements, coups (sur lui, nous, les autres enfants).
Il déballe des multitudes d'objets tout au long de la journée, ricane doucement en le faisant. Si on le laisse faire, on passe une demi-heure à tout ranger, d'où indisponibilité pour les autres… Si on l'interrompt ou si on exige qu'il participe au rangement : colère, etc…
Il est "calme" quand il joue dans l'eau. La psychomotricienne lui fait prendre un bain par semaine et il arrive fréquemment qu'on le laisse jouer au lavabo…Il est calme un certain temps, mais au bout d'un moment, il "dépasse à nouveau les limites", inonde la salle de bain, rit, etc…
En fait, quoi qu'il fasse, cela prend toujours des proportions exagérées et c'est toujours lui qui a "le dernier mot". Même si nous sommes décidées à ne pas céder, nous finissons toujours par le faire.
Nous ressentons tous ce sentiment d'impuissance face à des enfants "incontrôlables", dont les débordements (souvent agressifs) nous dépassent. Impuissance par rapport à l'enfant, par rapport au groupe, par rapport à nous-mêmes. Fréquemment aussi par rapport au regard de l'autre : nous n'osons pas agir face aux autres, nous sommes gênés d'échouer devant les autres, d'avoir perdu contenance "en public"…

Eduquer ?

Qu'est-ce qu'un psychotique, sinon quelqu'un qui vit "en dehors des règles" (outlaw), en deçà des règles ? Si notre tâche consiste à l'éduquer, il s'agit bien de la conduire à sa place dans la société, donc d'en admettre les règles.
N'importe quel enfant est capable de comprendre des règles. Pourvu qu'elles soient simples (…) clairement énoncées (expliquées, motivées, justifiées), absolues (elles ne doivent pas s'appliquer "de temps en temps", de façon arbitraire, elles doivent s'appliquer partout, et soi-même, on doit les respecter), sanctionnées (il faut trouver une "punition" adaptée à chaque enfant : rapide, courte, nette, prévisible, sécurisante).
Les enfants sont capables de comprendre que l'on ait des attitudes différentes avec chacun d'eux, car ils sont différents et ont différents besoins. Mais il faut le leur expliquer. Ils ne supportent pas l'arbitraire, ce qui dépend du besoin (ou de l'envie du moment) de l'adulte et non plus de l'enfant, car cela renvoie à leur terrifiante dépendance à l'adulte auquel ils sont soumis, comme serfs ou esclaves à leur seigneur absolu, ayant, allons jusqu'au bout, droit de vie et de mort sur eux. Les enfants sont extrêmement attentifs à la façon dont cela s'applique : ils sont souvent soucieux de vérifier (d'où de nombreuses répétitions de comportements ou de questions), notre cohérence. Pas de notre "justice", de notre "cohérence".
Offrir, proposer des limites à un enfant, psychotique ou autre, c'est les reconnaître pour nous mêmes. Limites, règles, pour l'enfant, limites pour nous. Limites à notre toute puissance d'adulte sur un enfant de nous dépendant.

Limites

Une des caractéristiques des enfants psychotiques est de ne pas connaître leurs limites.
Limites corporelles. Tel enfant ne fait pas la distinction entre ce qui lui arrive, directement, et ce qui arrive à un camarade ; tel enfant veut toujours la même chose que ses camarades , il vit en "osmose" avec eux ; tel enfant s'automutile, se griffe, s'arrache la peau, comme pour nous agresser… Pour Didier ANZIEU, la peau représente ce autour de la quoi se structure le Moi, la personnalité. Dans ce sens où, matériellement, cette "interface", cette frontière est le premier signe de distinction entre "dedans" et dehors", entre "moi" et "pas-moi". De même, le Moi est l'interface psychique entre notre personnalité et le monde extérieur.
Limites "topographiques". Je m'inscris dans la chaîne humaine. Quelle est ma place. Un chapitre entier de la Genèse est consacré à la généalogie. Etre fils de, petit-fils de. C'est se situer dans une continuité. L'éducation consiste à aider l'enfant à reconnaître sa place dans la lignée, et à la respecter. D'abord se reconnaître mortel, porteur potentiel d'une descendance qui lui succédera. C'est une des fonctions fondamentales de l'Œdipe. Daniel ZILBERBERG (cf. un article dans le même numéro) explique que l'inceste crée une perturbation de la lignée, qui interdit toute possibilité de remonter aux origines, qui brouille l'inscription généalogique, qui rompt la lignée.
L'enfant psychotique est "déligné".
Il est comme une île au milieu de l'océan. Et il est à la fois l'océan. Le laisser agir, lui céder, c'est le conforter dans son illusion de toute puissance. Cette toute puissance (qui caractérise le tout petit bébé) vient souvent prendre la place d'un sentiment de totale impuissance face à l'adulte, de complète dépendance, de soumission à l'arbitraire (l'usage qu'il fait de son corps lui permet également de "renverser la situation"). Lui résister, c'est lui faire "sentir" la différence, la séparation.
Un enfant à qui on ne pose pas de limites, va les chercher. Il va éprouver les limites de lui-même, pour pouvoir expérimenter ce qu'il maîtrise, sans être conscient d'agir sur le monde extérieur. La moindre frustration devient le prétexte à reprendre le contrôle.

Projet

Face à un enfant "débordant", que lui disons-nous ? Comment lui verbalisons nous notre sentiment, notre malaise ? Comment lui explique-t-on notre projet sur lui, pour lui ? Comment fait-on ? Lui dit-on ce qu'on attend de lui ? Les (fameuses) Annexes XXIV, définissent la collaboration avec les parents, quelles annexes définiront la collaboration avec les enfants ? Concrètement, comment lui disons-nous nos limites ? Et les règles de vie du groupe, du service ?… Tout enfant doit savoir dans quoi il s'inscrit : dans quel cadre institutionnel (la loi de l'institution), dans quel cadre personnel (quelle est sa "place" par rapport à nous), dans quel cadre de projet (qu'attendons-nous de lui, que peut-il attendre de nous ?).
Donc : parler à l'enfant.
 

Voilà. Nous espérons avoir répondu à côté ! A côté d'Ismaël. En évoquant cet enfant, chacun de nous a pensé à un autre enfant. Chacun y a trouvé un vécu personnel, privé. Et a répondu, pour lui-même, de ce vécu. Voilà pour répondre à côté. Et puis quelques réflexions plus générales, pour "théoriser" à partir de la réalité, pour donner des "explications"…
Et maintenant ? Que tout cela fasse écho, que chacun laisse résonner en lui ces situations, "pour voir"…



Demande 1 :

Bonjour,
Je suis actuellement en terminale SMR (service en milieu rural). Je passe un BTA en juin, et cette examen est en 3 parties dont une concernent l'élaboration d'un rapport de stage de 25 pages environ. J'ai effectué mon stage en IME (Mozac, 63) auprès de jeunes autistes de 6/14 ans. J'aurais aimé que vous m'éclairiez sur les activités (piscine, cheval, cirque....) que les jeunes font et ce que cela leur apportent psychologiquement ou autre ? Dans mon rapport je dois justifier le besoin qu'ils ont à pratiquer ces activités.
Merci de m'apporter quelques informations et attendant continez à défendre la renommée des autistes car souvent ils sont oubliés.
 


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Demande 2 :

Je suis l'assistante médicale d'un cabinet de psychiatrie et l'on me demande de trouver les tests :
- CHART
-ECA-N
check list for autism in towllders.
Pourriez-vous m'aider s'il vous plait, je n'arrive pas à trouver.
Vos conseils me seront précieux.
Merci d'avance pour votre réponse, même si c'est négatif.
A très bientôt,
Karine AVELINE
Assistante médicale

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Demande 3 :

Je fais mon mémoire sur les moyens de canalisation de la violence
(automutilation et agressivité) chez les enfants psychotiques autistiques
et les enfants psychotique.Et ce dans le cadre du role infirmier en intra
ou extra hospitalier ou en institution.

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Demande 4 :

Bonjour, je suis étudiante infirmière en deuxième année et étant donné que mon mémoire porte sur l'autisme infantile, j'aimerais avoir des informations sur la prise en charge infirmière d'un enfant autiste ainsi que de son suivi personnel et familial.
Si vous pouviez m'envoyer des informations à : clairetteb@ifrance.com  , je vous en serez très reconnaissante. Merci d'avance de votre compréhension.

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